Le retable de l’église Notre-Dame restauré

L’opération de restauration de L’Assomption de la Vierge, œuvre du peintre berrichon Jean Boucher et du retable de l’église Notre-Dame de Montluçon a été lancée par la municipalité en 2019, à l’initiative de l’association pour le Vieux Montluçon, désireuse de contribuer à la valorisation et à la connaissance du patrimoine artistique montluçonnais, plus particulièrement au cœur de la cité médiévale.

Trois grandes phases d’un montant global de 22 416 € TTC ont permis de redonner de l’éclat à cette belle œuvre baroque, grâce au partenariat financier entre la Ville de Montluçon, l’État, l’association pour le Vieux Montluçon et la Fondation du patrimoine.

Cette restauration complète permettra aux Montluçonnais comme aux touristes de s’approprier ce patrimoine encore trop peu connu, et mis en lumière par des études récentes.

Une œuvre remarquable

Exécuté vers 1694-1700, ce grand retable architectural de style classique en bois sculpté, peint et doré, se compose d’un autel, de deux gradins sur lesquels repose un tabernacle, et de quatre colonnes cannelées monumentales qui supportent l’entablement orné de rinceaux, modillons, et d’urnes rehaussées de guirlandes.

Écrin pour l’œuvre de Jean Boucher L’Assomption de la Vierge présenté au centre, les quatre bas-reliefs en bas des colonnes qui représentent des scènes de la vie du Christ et Saint-Michel Archange sont l’œuvre de Jean Cox (vers 1653-1723), maître sculpteur actif dans la région montluçonnaise de 1696 à 1710 environ.

Cet ensemble est situé dans la nef droite de l’église Notre-Dame de Montluçon. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le retable est un élément fondamental d’ornement des églises en France dans le cadre de la Réforme catholique. Il met en images le discours religieux, souligne les dogmes, et met en lumière des figures de saints.

Peu de retables sont conservés dans le Bourbonnais, la plupart se trouvent dans l’ouest du département qui dépendait au XVIIe siècle de l’évêché de Bourges. Fabriquer un retable suppose une véritable chaîne de savoir-faire, des métiers d’art organisés par spécialité : menuisiers, sculpteurs, doreurs, peintres… Ces artisans sont pour la plupart recrutés localement, d’autres poursuivent une carrière itinérante comme le sculpteur Jean Cox.

retable notre dame

Plusieurs phases de travaux nécessaires

1ère phase : la restauration du tableau et de son cadre en bois

Cette première opération dont le coût s’est élevé à 8 808 € a été menée en 2019-2020 par l’atelier A l’œuvre de l’art installé à Huriel.

2ème phase : le traitement de conservation du tabernacle et des gradins en bois doré

Situés au milieu du retable, entre la toile et l’autel, le tabernacle et les gradins en bois doré étaient en assez mauvais état structurel : désolidarisations, forte attaque d’insectes xylophages, usure des dorures, et coulures d’anciennes restaurations hâtives.

Dans une optique de conservation à long terme, il est inconcevable de replacer une œuvre restaurée à côté d’éléments instables et infestés, c’est pourquoi une mesure de conservation d’urgence a été décidée à l’automne 2020. Cette deuxième phase a été financée pour un montant de 4 788 €.

3ème phase : la restauration du retable de la Vierge et lancement d’une souscription publique

Malgré son état structurel correct, le fort encrassement de cet ensemble nuisait à sa lisibilité. Traité sur site, le retable a été dépoussiéré, avec traitement insecticide dans les zones de bois nus. Les décrassage et nettoyage des polychromies et des dorures ont ensuite été effectués, avec une reprise ponctuelle de dorures et une protection finale par un vernis.

Le coût de cette troisième phase s’élève à 8 820 €.

 

Une souscription publique mise en place

retable notre dame

Pour rassembler les financements nécessaires à cette troisième phase, une convention a été signée entre la Ville de Montluçon, l’association pour le Vieux Montluçon et la Fondation du patrimoine afin de lancer une campagne de souscription publique.

Les personnes souhaitant participer financièrement à la restauration du retable de l’église Notre-Dame et contribuer à la sauvegarde du patrimoine auront ainsi la possibilité de faire un don auprès de la Fondation : https://www.fondation-patrimoine.org/74238

Cette opération de souscription publique pourra se poursuivre avec la dernière phase qui consistera à restaurer les boiseries et dorures du tabernacle et des gradins qui ont été sauvegardés et assainis, mais ne sont pas actuellement restaurés au même niveau que le reste du retable. Il reste en effet à consolider les menuiseries, restituer des sculptures manquantes, et reprendre toutes les dorures à la feuille d’or.

Ce premier partenariat avec la Fondation du patrimoine et son club des mécènes du patrimoine de l’Allier préfigure d’autres projets ambitieux autour du patrimoine architectural montluçonnais.