Communiqué de Frédéric Laporte, maire de Montluçon
Atteinte intolérable à la démocratie.
Au cours de la séance du conseil municipal d’hier soir 8 février à l’hôtel de ville, nous avons vécu une situation d’une rare gravité.
Rappel des faits :
La séance s’est ouverte comme de tradition à 18h. Dans l’assistance sont présentes une trentaine de personnes parmi lesquelles 3 ou 4 familles des écoles P. Kergomard et A. France dont 4 ou 5 enfants de moins de 10 ans. Le reste de l’assemblée – plus de 20 personnes – était composé de membres d’un syndicat venus carrément avec leurs leaders locaux et départementaux !
Le déroulement des débats sur les 23 premières questions a été à plusieurs reprises perturbé par des interventions intempestives de l’assistance (sifflets, insultes, invectives, applaudissements, huées, ….) selon les sujets et les intervenants. Pour rappel, ces agissements sont totalement interdits par la législation puisque si la séance du Conseil est publique, l’assistance n’a en aucun cas le droit d’intervenir dans les débats de quelque manière que ce soit.
C’est pourquoi, le Maire, chargé de la bonne tenue de la séance, a demandé à plusieurs reprises le silence afin de permettre la poursuite de l’ordre du jour dans la sérénité.
C’est à la 24e délibération relative à la fermeture des écoles P. Kergomard et A. France que les limites de la démocratie ont été franchies. Une bronca a envahi la salle. M. Laurent Indrusiak, secrétaire départemental de la CGT, présent dans le public au 1er rang, s’est alors levé pour proférer des propos injurieux en direction des élus favorables à la délibération. Des invectives menaçantes, doublées de sirènes stridentes et de sifflets auxquels le Maire a dû répondre en demandant une suspension de séance, espérant ainsi le retour au calme.
Hélas, menaces et insultes ont continué de pleuvoir. Face à de telles attitudes agressives et disproportionnées, certains élus de la majorité ne souhaitaient plus revenir en salle du Conseil.
Attaché au respect des institutions, le maire a décidé de reprendre la séance pour poursuivre l’examen des sujets suivants tout aussi importants pour la vie de la cité. L’assistance ne se calmant pas, plusieurs élus de la majorité ont demandé la poursuite de la séance à huis clos. La police, appelée pour protéger la République, a donc fait évacuer la salle dans le respect et la diplomatie.
Les débats ont alors pu reprendre dans la sérénité. Chacun pouvant exprimer son opinion et donner ses arguments. Un débat démocratique à l’opposé de ce que voulaient imposer certains individus venus pour en découdre.
En débutant ce conseil municipal qui se tenait trois jours après le terrible tremblement de terre en Turquie et Syrie, il aurait été préférable d’avoir, dans l’assistance, un public respectueux venu nombreux pour marquer sa solidarité envers les peuples turcs et syriens meurtris.
Le conseil a été clôturé par le vote d’une aide d’urgence de 2000€ à la Fondation de France, hélas à huis clos.
Pour rappel, les débats en conseil municipal sont enregistrés et des vidéos sont disponibles.